mardi 14 août 2007

Les cahiers de X Y Z


En décembre 2005, je me suis offert un appareil photo avec les derniers droits qu’il me restait à toucher sur ma pièce pour enfants, Le Petit Principe (un Petit Prince qui erre, au lieu de planète en planète, de trou noir en trou noir – le thème imposé par France Culture). Logique, ce cadeau qui emprisonne la lumière à sa façon. Aussitôt, j’ai commencé un travail d’autoportrait, l’écran de mon appareil pivote dans tous les sens, il y a aussi le retardateur et les miroirs.



Par réflexe, j’ai tout de suite nommé mon activité
"Une chambre à soi".
Mais, outre Virginia Woolf, j’avais en tête une autre de mes divinités d’écrivain, Hans Henny Jahnn. Je souhaitais tenir un journal en images en lui empruntant le titre de son immense, inépuisable roman : "Les cahiers de Gustav Anias Horn après qu’il eut atteint quarante-neuf ans".

J’avais le bon âge (avec la perspective d'errer de visage en visage jusqu’à la vieillesse et le trou noir de la tombe), me manquait le rythme ternaire du nom.
Eva, ça fait un Gustav passable.
Almassy pour Anias, ça irait encore.
Mais que mettre à la place de Horn ?

"Les cahiers d'Eva Almassy Morne après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans" (mais je suis plus mélancolique que morne)
"Les cahiers d'Eva Almassy Hellébore après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans" (rose de Noël tardive, née un 27 décembre)
"Les cahiers d'Eva Almassy Sonore après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans" (pour ma voix radio)
"Les cahiers d'Eva Almassy Licorne après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans"
"Les cahiers d'Eva Almassy Remords après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans"
"Les cahiers d'Eva Almassy Miséricorde... "

J’ai tant réfléchi que j’ai atteint cinquante puis cinquante et un ans. Pas fait tant d’images que ça non plus dans ma chambre d’écrivain, encore moins écrit.
Ça commençait à ressembler à ça :
"Les cahiers d'Eva Almassy Morte après qu’elle eut atteint quarante-neuf ans".

Aujourd’hui, je suis forte de la parfaite cohérence du roman que je finis d’écrire et de mes trois présences nouvelles sur la toile :
Libellules, où je publie les textes d’un autre,
Autobiographie de tout le monde, où on travaillera à partir de vos textes,
Une chambre à soi, où je me montre de plus près.

Un ami m’a offert "Manuel de la photo ratée" de Thomas Lélu.
Pas de problème, les prototypes de toutes mes photos y figurent. Ça ne fait rien. Ici, ce sont "Les cahiers d’Eva Almassy après qu’elle eut atteint cinquante et un ans".
Même plus besoin d’un troisième nom.




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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Zut, moi qui me suis aussitôt mis martel en tête pour trouver à en proposer un, de 3e nom... Puisque l'or enluminait tous ces patronymes, y avait pas de raison pour que celui du Capricorne dont vous avez, vous aussi - moi je suis du 7 janvier ,- le signe, ne s'impose pas. D'autant que l'or inonde aussi ces photographies...

Anonyme a dit…

Quelle catastrophe ce nombrilisme...
Aujourd'hui tout le monde et son chien a un blog, c'est quand même lassant, tous ces gens qui n'ont rien à dire...

Anonyme a dit…

Oui, c'est vrai, peut-être que je n'ai rien à dire et c'est pour ça que je ne nourris plus, de rien, ni de petits riens, ce blog. La forme ne me convient pas, je n'ai jamais écrit de journal intime non plus, incapable de la moindre régularité.

Anonyme a dit…

Good for people to know.

franskey a dit…

en tous cas ce serait dommage pour nous qui passons par là de renoncer...
continuez, et au diable la régularité...