On s'est vus, on a mangé ensemble, j'ai reçu une proposition. C'était il y a longtemps, très longtemps, la lettre du "terrible pirate Roberts" (mais qui s'ignorait) est datée du 21 mars 2000. Le jour du printemps.
Chère Eva Almassy,
j'ai pour habitude de répondre à toutes les questions. Donc :
1°) Le foie de veau au pain d'épices était divin.
2°) Je n'ai jamais vu Princess Bride. Christopher Frank, mon ami perdu que j'aimais tant, me l'a reproché jusqu'à la fin de sa vie.
3°) Stock finira bien par avoir le prix Goncourt. J'espère <être> encore vivant le jour -> où le miracle se produira.
Car il s'agirait bien d'un miracle.
Si vous avez d'autres questions, chère Eva, n'hésitez pas à m'écrire à nouveau ou à me téléphoner.
Je vous en poserai une seule : aimeriez-vous recevoir le Goncourt chez Stock ?
Avec la même sympathie
Jean-Marc R
mercredi 21 août 2013
Une lettre de Jean-Marc Roberts
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dimanche 11 août 2013
"The Perfecting of a Love"
Coetzee sur L'Accomplissement de l'amour, pas le mien ! La nouvelle de Musil, mon modèle.
J.M. COETZEE - On the Edge of Revelation
J.M. COETZEE - On the Edge of Revelation
This having been
said, however, there remains in the stories a certain amount of lofty gesturing
toward mystical love, transcendent consummation. We see this in
"Grigia" and "The Lady from Portugal"; it is also the
weakest feature of "The Perfecting of a Love," one of the earlier
stories collected here. Nonetheless, "The Perfecting of a Love" is an
audacious piece of sustained poetic intensity, and one of the key texts of
German modernism. Some fifty-five pages in length, it was the outcome of two
years of fevered work by its author. It is the story of a woman, Claudine, who
"perfects" her love of her husband by giving herself with reluctant
voluptuousness to acts of sexual self-abasement with a stranger she has no
feeling for, a complacent middleaged philanderer. By the end of the brief
liaison Claudine feels she has reached a state of mystical liberation, "a
state...like giving herself to everyone and yet belonging only to the one
beloved."
As Musil's
private papers make clear, the story is based on the infidelity of his
wife-to-be, Martha Marcovaldi. Starting as an attempt to explore his own
feelings of jealousy, it became a somewhat grandiose plea for mystical adultery
(in a 1913 essay Musil went further, looking forward to a time when
"bipolar erotics" would be outdated), but also perhaps (and this is a
kind of possibility that Musil's narrative treatment, locked on to Claudine's
inner life, does not allow to emerge into articulation) an effort to take over
the woman's sexual experience — by writing it, by becoming its author — and
thereby strip it of its disturbing autonomy. "The Perfecting of a
Love" was hard to write, I would guess, because it presented a real, and
ultimately ethical, challenge to the integrity of Musil's enterprise, the enterprise
of yielding himself to the processes by which thought thinks itself out,
analogically or paralogically, in metaphors, likenesses, similitudes. The
rhythms of Claudine's meditation (if hers is indeed the voice of the text)
invite us to lapse into lulled will-lessness as they lead us along what Musil
would later call "the maximally laden path...the way of the most gradual,
imperceptible transitions," from contended marital rectitude to perverse
abandonment.
Claudine's story
gives several fin-de-siècle twists to the Christian teaching
that as long as the soul is pure it cannot be harmed by violations performed
upon the flesh. The first twist takes place when Claudine offers her body to
violation, the second when she gives herself without reserve, yielding her will
as well as her body. The test, we are to presume, is whether she can maintain
an ultimate kernel of selfhood untouched by the martyrdom of the flesh. But
Claudine is aware of, and does not repudiate, an ultimate stage of perversion
the doctrine can undergo: of actively seeking out violation, torture, and death
as a means of negative transcendence. To her husband she confesses a
fascination with the inner experience of a psychopath she calls G., later to be
reembodied as the sex killer Moosbrugger in The Man Without Qualities.
"I think...he believes his actions are good," she says. In more ways
than one, "The Perfection of a Love" is an exercise in thinking the
unthinkable.
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samedi 3 août 2013
Ce livre parle du désir, aussi n’est-il que précipitation,
urgence et tumulte : une femme va vers son amant et le quitte vingt-quatre
heures plus tard. Mais mon court roman a une longue histoire, très personnelle.
J’étais encore une adolescente lorsque j’ai lu pour la première fois une
nouvelle de Robert Musil dont je reprends ici le titre et la thématique. Autant
dire que son questionnement m’a accompagnée toute ma vie : faire la part
entre désir et amour, liberté et fidélité, soi et l’autre. Un engagement ne se
brise pas si facilement, ferait-on tout pour être infidèle qu’on ne le pourrait
pas, car ceux que nous avons aimés nous constituent, sont mêlés à nos fibres. Ces
questions surgissent dans n’importe quel couple et sont, je crois, d’une grande
actualité. Aux fantasmes très masculins de Musil sur la sexualité féminine
j’oppose les contenus et les pratiques typiques de notre époque, avec le grand
bal masqué de l’internet en arrière-plan. Mais, comme lui, je fais un reportage
en direct de l’âme humaine, comme lui, au lieu de montrer ce qu’il y a dans l’âme, je me demande plutôt ce
qu’il en est de l’âme. Elle est ce qui reste après avoir épuisé l’action, après
avoir tout fait, après être revenu de tout. J’espère que mes pages, mes phrases
ont cette clarté et cette transparence. Cette nudité en somme. Si j’atteins mon
but alors un écrit profondément solitaire pourra se revendiquer comme
profondément solidaire avec l’expérience de beaucoup-beaucoup de femmes et de
pas mal d’hommes.
Pour la forme, ce sont donc vingt-quatre heures dans la vie
d’une femme, Béatrice (entre enfer et
paradis), qui tente de s’évader de son couple le temps d’une brève
rencontre avec un inconnu. Pour décor, on a une voiture, de la pluie, on a Paris.
Il y a trois personnages principaux, un quatrième plus mystérieux, homme ou
femme, même moi, je ne saurais pas le dire. L’enjeu c’est de se sentir vivant. Où
qu’on aille, on va à la rencontre de son propre visage.
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lundi 22 février 2010
dimanche 2 août 2009
samedi 1 août 2009
mardi 5 août 2008
Logique transcendantale
Logique transcendantale n° 1 :
« Dans les mois sans R, j’ai moins d’accent »
« Dans les mois sans R, j’ai moins d’accent »
Logique transcendantale n° 2 :
« Si j’écrivais davantage, je ressemblerais davantage à Virginia Woolf »
Publié par Eva Almassy 4 commentaires
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